lundi 15 février 2016

Conférence Samedi 27 février 2016

Mm. Raquel BOUSO (Universitat Pompeu Fabra, Barcelona)

Hollow Words, True Actuality: Poesis and Expression in the Kyôto School with Special Regard to UEDA Shizuteru 

M. Samuel MARIE (Université Jean-Moulin Lyon 3)

L’héritage intellectuel de Maruyama Masao : la question de la société civile et de l’espace public dans la philosophie politique japonaise contemporaine 

Samedi 27 février 2015, 14h30-17h30
La salle 5.28

I.N.A.L.C.O. - Pôle des Langues et Civilisations 65, rue des Grands Moulins, 75013 Paris Métro 14 et RER C : Bibliothèque François Mitterrand Sortie : rue des Grands Moulins. 

Résumé : 

Samuel MARIE : 
L'héritage intellectuel de Maruyama Masao ; La question de la société civile et de l'espace publique dans la philosophie politique japonaise contemporaine

Un des grands enjeux de la pensée politique d'après guerre au Japon fut la question de savoir s'il existait, et s'il pouvait exister, une société civile japonaise composée de citoyens actifs, libres et responsables ou si au contraire les japonais ne pouvaient se penser que comme sujets passifs de l'empereur. Cette question fut au cœur des préoccupations des intellectuels japonais d'après guerre et fit l'objet de vifs débats dont l'enjeu était, à la fois, la compréhension du processus de modernisation dans lequel se trouvait engagé le Japon depuis Meiji, ainsi que la possibilité de la démocratisation du pays. Pour Habermas, dès le siècle des lumières la société civile s'est constituée, en tant que sphère autonome se situant entre la famille, l’État et le marché, comme une instance critique face au pouvoir étatique. A cet égard, on peut dire que cette notion est une catégorie centrale de la pensée politique moderne occidentale. Qu'en est-il au Japon ?

La signification des catégories de peuple, de citoyens, de société civile firent l'objet de vifs débats. Les traductions de ces termes s'en font l'écho. Cette ambivalence dans la traduction reflète l'ambivalence de ces notions dans la pensée politique japonaise moderne. Ishida Hidetaka souligne les difficultés que rencontrèrent les philosophes japonais de la fin du 19 éme siècle pour traduire les grands concepts de la philosophie occidentale qui n'avaient pas d'équivalents «naturels» en japonais (Ishida Hidettaka, la naissance de la philosophie au japon in Sabouret Jean-François « La dynamique du Japon », Paris, cnrsedition, pp47-58). Les concepts de la théorie sociale et politique ne firent pas exception. Trouver comment traduire les concepts de liberté, d'autonomie ou de société civile c'est parvenir à l'assimiler au contexte intellectuel japonais et, par extension, parvenir à penser et à théoriser le processus de modernisation dans lequel le Japon se trouvait engagé depuis 1868. Dans ces conditions, comment penser la possibilité d'une société civile dans un contexte japonais ? Cette question n'est pas marginale et se situe au cœur du problème de la modernisation politique au Japon.

Notre objectif est de se servir du cas japonais pour repenser, et mettre à l'épreuve, certaines catégories centrales de la théorie politique et sociale moderne, en particulier ceux de «société civile» et « d'espace public », à la lumière de ce qui se passe au Japon depuis Fukushima. Il s'agit d'un travail philosophique dans la mesure où notre objectif est d'effectuer un travail sur les concepts de la philosophie politique moderne et de comprendre notre propre actualité, au sens de Foucault, en la mettant en perspective avec un autre pays ayant une trajectoire évolutive différente. L'analyse du cas japonais doit nous permettre aussi de décentrer notre regard sur notre propre trajectoire historique et de poser la question de la nature et de la place de la société civile en France à partir d'une position d’extériorité constituée à partir ce travail.



Accès libre
Conférence suivie d'une discussion

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Responsables : Simon EBERSOLT, Akinobu KURODA, Takako SAITÔ, Bernard STEVENS, Mayuko UEHARA 

Contact courriel : takako.saito@univ-lehavre.frakinobukuroda@gmail.comsimon.ebersolt@gmail.com.